Toi, tu sais…
 
 
Auteur : Olivier Moch
 
 

 
 
A la femme que j'aime ! Pour son anniversaire, ces mots en offrande… La légèreté de quelques lettres mises l'une derrière l'autre en de trop futiles sentences pour affirmer le poids de l'amour que je ressens.
 
 

J'ai fait pas mal de conneries mais je ne regrette rien car depuis longtemps, je sais qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Je préférerai toujours être torturé par le remords d'un acte accompli que par le regret d'un acte manqué ! De nuits de folie en matins blêmes, de désillusions en coup de sang, de cris de joie en larmes de détresse, je vis et je survis dans une société qui est, de moins en moins, la mienne; celle que j'avais rêvée quand j'étais à l'âge où l'on croit encore que l'on peut changer le monde… avant de comprendre que dans une civilisation où on lève des impôts pour faire la guerre et où l'on fait des émissions de télé pour récolter des fonds pour soigner le cancer, il n'y a plus rien à espérer !
 
D'amours d'un soir en amitiés plus qu'intimes, de relations platoniques en liaisons plus que charnelles, d'indifférence de plus en plus avouée en dégoûts profonds j'aime et je déteste. J'ai parfois voulu entrer dans un monde qui n'était pas fait pour moi, mais alors que je pensais avoir réussi, la porte s'est refermée et je suis resté dehors. C'est probablement ce qui pouvait m'arriver de mieux ! J'ai menti, j'ai joué des rôles qui n'étaient que pure composition. J'ai voulu aimer plus haut que mon cœur et je n'y suis pas arrivé… Pour trois mois de félicité, douze de monotonie et de détachement. J'ai voulu nager dans un bonheur qui ne m'était pas destiné, je m'y suis noyé. J'ai voulu forcer le destin, j'ai perdu ce qu'il m'avait confié… Enfin presque car c'est lui qui a fait, à nouveau, se croiser nos chemins.
 
Toi, dont la beauté diaphane a séduit mon regard lorsqu'il s'est posé sur ton visage; toi dont je n'ai jamais pu oublier la présence parfois si lointaine et pourtant toujours si proche. Tu m'as blessé, je t'ai retrouvée. Je t'ai fait souffrir, tu m'as retrouvé. Et aujourd'hui encore, tu es là, à mes côtés pour partager mes joies, mes peines, mes colères fréquentes et mes petits bonheurs tellement insignifiants aux yeux des autres. Jusqu'il y a peu, je le croyais mais aujourd'hui j'en suis convaincu, tu es la seule personne qui me connaît vraiment ! Tu sais mes exaspérations et mes férocités. Tu sais trouver les mots pour me réconforter ou pour me calmer quand - et c'est souvent le cas - je vais trop loin dans mes coups de gueule. Tu sais quand je n'abrite rien derrière ma rancœur ou quand je cache mon désespoir derrière ma haine. Tu sais me rendre patient quand il le faut; tu sais tempérer mes velléités quand je m'emporte, entraîné par une passion débordante. Tu sais mes goûts et, surtout, mes dégoûts. Un jour, tu m'as donné un livre dans lequel l'auteur parle de nous sans pourtant nous connaître. Tu savais que j'apprécierais cet ouvrage, que de souvenirs heureux en réminiscences cruelles, il allait me faire plonger dans notre passé, dans notre histoire d'amour qui est tout sauf banale.
Tu sais mes secrets les plus inavouables; pas tous car il te reste encore 100 ans pour découvrir les autres.

Tu sais mes bonheurs les plus intenses; forcément puisque je te les dois ! Tu sais mes tristesses et mes coups de blues; tu sais mes combats - souvent contre des moulins à vents ou des moulins à belles paroles - et tu les respectes. Tu sais la puissance qui m'envahit lorsque tu passes tes bras autour de mon cou. Tu sais quand j'ai besoin de tendresse ou quand j'ai besoin d'être seul. Tu sais tant de moi et pourtant nous avons encore tellement de choses à construire. "Rêve de grandes choses, cela te permettra au moins d'en faire de petites" te dis-je souvent. Mais plus encore que le simple bonheur de me référer à Jules Renard, aujourd'hui j'ai envie de rêver encore longtemps avec toi à ces choses, petites et grandes, qui feront notre vie à venir.
 
Oui nous perdrons encore bien des bases que nous croyions stables de notre construction, mais ce ne seront que pertes matérielles liées à la mesquinerie et à l'inimitié qui règnent dans certains de nos environnements…
 
Les éléments essentiels, nous ne les perdrons pas, j'en t'en fais la promesse ! Je t'aime…