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Ma maison
Auteur
inconnu
"Elle était
jolie, cette maison que j'habitais depuis des années. On la reconnaissait à son
toit de bardeaux et à ses grandes fenêtres ouvertes sur l'extérieur. Pourtant,
je ne m'y sentais pas bien." "Pendant mon enfance, je ne la voyais pas
vraiment. Je ne me préoccupais pas de l'enjoliver ne d'apprécier ses beautés.
Pendant longtemps, j'y étais presque insensible. J'y vivait par habitude"
"Lorsque quelqu'un me faisait remarquer qu'un objet décoratif était plus ou
moins joli , je n'y portais pas attention; ou plutôt, je ne voulais pas y porter
attention. Alors, je le cachais ou bien je ne le regardais plus, mais tôt ou
tard cet objet refaisait surface, par je ne sais quelle magie." "J'y vivais
comme un automate. Lorsque quelqu'un me complimentais sur un élément
particulièrement agréable ou même de grand prix, je rougissais, disant que ce
n'était rien, sinon une illusion. Puis, un jour, je ne sais pour quelle raison,
cette maison si familière devint pour moi, tout à coup, inhabitable." "Je me
mis à la détester, je la fuyais, je ne lui trouvais plus rien de beau. Je la
sentais comme hantée, habitée par une maladie que je croyais incurable. J'avais
beau fuir, cette maison me suivait. J'aurais voulu le démolir." "Je la
voyait si laide que je pensais, qu'elle devait disparaître. Jusqu'au jour ou,
sur mon chemin, j'ai croisé des spécialistes en décoration intérieure. Je les ai
fait entrer dans ma maison que je trouvais si laide et eux, ils l'ont trouvée
belle." "Ils m'ont fait ressortir les plus belles décorations que j'avais
cachée au fond du sous sol. Non seulement je les avais oubliées, mais je les ai
redécouvertes, j'ai eu peine à croire qu'elles m'avaient déjà appartenu, ces
petites choses qui rendent pourtant la vie si agréable." "Je me suis mis au
travail. Avec l'aide de ces décorateurs, j'ai fini par sélectionner de belles
trouvailles que, maintenant, je mets en vue; non pas pour les montrer aux autres
dans le but de leur faire envie, mais bien plus pour les voir et admirer
moi-même. Quelle satisfaction de redécouvrir ces trésors que je croyais à jamais
disparus!" "Cette maison, je continue maintenant à l'embellir. Elle n'a pas
d'adresse et ne coûte pas un sou à chauffer, même en hiver. J'y habite seul,
mais j'y reçois beaucoup de visite, puisque maintenant je laisse les portes
ouvertes. J'ai définitivement jeté le cadenas qui l'a si longtemps gardée
fermée."
Tiré d'un livre : "l'estime de soi, un
passeport pour la vie" de Germain Duclos et écrit par
un auteur inconnu.
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